En Indre-et-Loire, Julien Lidou, pratique le reconditionnement de sépultures. Artisan marbrier, il récupère des pierres tombales promises à la casse et leur redonne une utilité, pour un autre défunt.
La sépulture porte le poids des années. La stèle, datée des années 1960, est encore debout, ce qui y est gravé est à peine visible sous la couche de mousse et de dépôts noirâtres. Le petit bac à fleurs n’est plus rempli que de gravier, et la pierre tombale en elle-même s’est tout bonnement effondrée.
Une vision qui attriste Sophie Lambais, dont l’oncle est enterré là. « On veut que ce soit propre« , explique-t-elle. Elle a engagé une démarche de restauration de la sépulture, avec « un budget très limité« . Son astuce : elle a fait appel à Julien Lidou, artisan marbrier à Mazières-de-Touraine, près de Chinon, en Indre-et-Loire.
Depuis 2020, ce dernier fait dans le reconditionnement de sépultures. Déjà artisan marbrier à l’époque, il se rend compte rapidement de « tout ce qui est jeté quand des concessions arrivent à leur fin« . Dès lors, lorsqu’il passe dans un cimetière, il guette les panneaux qui annoncent aux familles la cessation d’une concession funéraire. « On trouve des arrangements avec les mairies pour venir chercher les sépultures à titre gratuit« , ajoute-t-il. Les collectivités peuvent y trouver leur compte : « Une tombe qui s’effondre, ça peut être dangereux. Une personne qui tombe peut se retourner contre la mairie.«
Une fois récupérée, la sépulture passe par l’atelier de Julien Lidou. « En général, il y a encore le nom gravé dessus. Donc on gratte la pierre avec nos meules pour l’enlever. » Un travail est aussi effectué sur de potentiels éclats. Dernière étape, le polissage complet de la pierre en sept étapes « avec sept meules différentes« . En sortie, le marbrier l’assure : « Un aspect neuf et une brillance comme en sortie d’usine.«
Le twist, c’est le prix. En fonction de la quantité de travail (entre deux et quatre heures en moyenne pour un polissage), les tarifs pratiqués par Julien Lidou sont entre 25 et 75% inférieurs aux prix de sépultures neuves. « En moyenne, c’est presque -50%« , explique-t-il. « Il nous rend bien service« , confirme Sophie Lambais, qui a enterré ses deux parents il y a peu de temps, en plus de la restauration de la tombe de son oncle. Pour elle, « acheter du neuf, c’était inenvisageable. » Là, « ça fait le même effet, au lieu de laisser ça en tas« .
Point bonus, le reconditionnement de sépulture a des vertus écolos. Car, en fin de concession, bien souvent, la pierre tombale précédente est envoyée à la casse. « Je n’ai jamais compris ce principe de jeter, alors qu’on a toute la matière entre nos mains, on pourrait éviter de retourner dans les carrières faire de la surproduction.«
En 2023, l’artisan a vendu une douzaine de monuments funéraires reconditionnés. Pas de quoi alimenter complètement ses comptes, les revenus venant en majorité de son activité de pose de sépultures. Il a cependant décidé de ne vendre aucune pierre neuve, et préfère redonner à d’anciennes tombes une seconde vie. Ou plutôt, une seconde mort.
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