Saône-et-Loire – Toujours en déficit, le Centre départemental de santé va continuer à grandir

La dernière campagne publicitaire de recrutement de médecins pour le Centre départemental de santé de Saône-et-Loire avait mis en colère les médecins libéraux qui voyaient, notamment, dans les conditions proposées aux médecins salariés une « concurrence déloyale ». « Ça a fait un peu de bruit », a reconnu ce vendredi matin André Accary dans un sourire. Mais le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire assume : « Au final, la campagne s’est avérée efficace puisque depuis le mois de septembre dernier, dix médecins ont signé pour intégrer le Centre départemental de santé. Certains exercent depuis septembre, les autres les rejoindront au fur et à mesure jusqu’en février 2024. »

Encore des besoins

L’élu, après avoir rappelé que cette mission n’était pas une compétence des Départements (« Nous étions hors la loi jusqu’à il y a un an »), a précisé : « J’ai bien conscience que notre dispositif départemental ne satisfait pas pleinement les besoins en Saône-et-Loire, mais si nous n’avions pas créé le Centre départemental de santé, ce serait, je le rappelle, 75 médecins en moins chez nous. »

Le président a ainsi prévenu : « Nous continuerons donc de recruter et de faire des campagnes pour grossir les effectifs autant qu’il le faudra, n’en déplaise à certains. »

4,9 millions de rallonge

Au moment de voter une décision modificative au budget 2023, l’opposition s’est émue de la rallonge de 4,9 millions d’euros apportée au budget du Centre départemental de santé pour assurer son équilibre. Le socialiste Jean-Luc Fonteray, qui rappelle que son groupe ne s’est jamais opposé au principe du Centre départemental de santé, a souligné que chaque année les recettes de la structure n’atteignaient que « le quart » de ce qui était anticipé. Le leader de l’opposition a dénoncé une « insincérité budgétaire » et une différence payée par les contribuables de Saône-et-Loire.

Des critiques qui n’ont pas perturbé le président. André Accary a ainsi rappelé que lorsqu’il a créé, en 2017, le modèle des médecins salariés par le Département il n’envisageait que de recruter 30 blouses blanches : « Financièrement il fallait 3 ans pour être à l’équilibre. » Mais « face aux besoins de la population », le Département n’a pas voulu rester à 30 et a continué à investir et à recruter pour accentuer le déploiement de son Centre départemental de santé. Désormais, la structure revendique 75 médecins et le déploiement se poursuit.

Encore des nouveautés à venir

« Quand vous êtes dans la phase d’investissement, il faut continuer de compenser le temps de la stabilisation », a souligné le président avant de lancer à l’opposition « si vous connaissez des hôpitaux rentables, il faut vite m’avertir ! »

Plus globalement, le président de Département a décrit : « C’est un choix politique que l’on assume pleinement et on va continuer à investir tant que la situation l’impose. Oui c’est vrai pour le moment on compense avec de l’argent public et c’est un choix. Je vais même sans doute bientôt vous proposer une prochaine nouveauté pour améliorer l’offre médicale dans ce département. »

Le président Accary a également tenu à rappeler que le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes au sujet du Centre départemental de santé était « plutôt très positif. » « Et quand il y a des imperfections on essaye de les corriger », a-t-il assuré.

Benoit Montaggioni

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