Près de Nantes : déguisés en grenouilles, ils vont manifester contre le projet de parc économique

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Des entreprises ont déjà trouvé refuge sur ce parc d'activité.
Des entreprises ont déjà trouvé refuge sur le parc d’activités du Plessis, au Loroux-Bottereau. ©Hebdo de Sèvre et Maine

Ils sont appelés à venir déguisés ce samedi 27 mai. En grenouilles si possible. Ou du moins en vert. Car, selon le collectif environnement Sèvre et Loire, le batracien fait partie des victimes de ce futur aménagement du Plessis au Loroux-Bottereau. 36 hectares de pleine nature qui doivent être transformés en parc d’activité.

La biodiversité menacée

Le projet date de 2009 et a déjà connu de nombreux soubresauts, comme l’arrêt des négociations avec l’entreprise Goodman en 2021, spécialiste de la construction de méga-entrepôts. Cela n’a toutefois pas bloqué les constructions, puisque Mondial Relay, expert dans la livraison de colis, a bâti une plate-forme logistique, et la menuiserie Robin a érigé un atelier tout neuf, de même que la menuiserie industrielle Janneau a agrandi son usine.

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Malgré tout, le collectif est opposé à cette transformation qui aura, selon lui, « de forts impacts sur la biodiversité ».

On en veut pour preuve cette demande de dérogation des élus à la protection des espèces protégées qui a fait l’objet d’une enquête publique en fin d’année dernière de façon assez discrète. Pour faire simple, c’est une requête auprès de l’Etat pour amoindrir les obligations environnementales de la collectivité.

Gérard Bujeau, un des porte-paroles du collectif. 
Le collectif environnement Sud Loire, né du mouvement les Coquelicots dans la Vallée maraichère, était présent à l'inauguration à ciel ouvert.
Le collectif environnement Sèvre et Loire, né du mouvement les Coquelicots dans la Vallée maraîchère, était présent à l’inauguration à ciel ouvert. ©Hebdo de Sèvre et Maine

« Peut-on transférer la nature ? »

En fait, la communauté de communes Sèvre et Loire demande à compenser sur un autre espace ce qui ne peut plus être préservé sur place.

Peut-on réellement transférer la nature ? C’est un non-sens.

Le militant lorousain.

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Avec cet aménagement, il pointe la destruction de 224 mètres de ronciers, de 575 mètres de haies bocagères, d’une mare, d’habitats pour les lézards.

Par ailleurs, le collectif estime que ce projet menace la couleuvre d’Esculape, les amphibiens, le faucon crécerelle, les lérots, le Bouscarle de Cetti. « Et ce n’est pas tout, invective Gérard Bujeau. Avec ce projet, l’intercommunalité veut déplacer cinq arbres qui accueillent le Grand capricorne, transférer de la faune et la flore d’une zone humide vers une autre, en creusant des mares (deux en zone humide boisée, et deux autres à la Tinière à St-Julien-de-Concelles, en décaissant la couche organique sur 2 hectares et 20 cm de profondeur près de grands abris plastiques) ; et déménager des batraciens, faucons passereaux et chauve-souris ». Pour le collectif, cette réparation environnementale aura en plus un coût pour la collectivité estimé à 262 000 euros. « On se crée des dépenses inutiles« , ajoute Gérard Bujeau.

Ses adhérents pointent aussi l’impact de cette zone d’activité sur la circulation, « déjà très importante » sur la route de Landemont « réputée pour être dangereuse ».

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Economie – écologie : un équilibre à trouver

Pour la communauté de communes Sèvre et Loire qui porte le projet, la protection environnementale du site est « au contraire un enjeu fort pris à bras le corps ».

Nous devons trouver un équilibre entre le développement de l’emploi local pour consommer le plus près de chez soi, et la protection de la nature qui passe par une sobriété de l’artificialisation des sols.

Emmanuel Rivery, vice-président en charge du développement économique à la communauté de communes Sèvre et Loire.

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« Nous avons déjà pris des mesures depuis 2020, en stoppant le projet Goodman qui était trop gourmand en surface. Plus récemment, nous avons sanctuarisé six hectares où la biodiversité était la plus riche, un espace où il n’y aura donc aucune commercialisation ce qui n’est pas rien. Nous avons exigé de notre collaborateur, Lad Sela, qui nous accompagne dans cet aménagement, de maintenir un corridor vert et de conserver la grande mare centrale. Nous ne faisons pas rien, des efforts sont réalisés pour protéger l’environnement ».

De plus, l’intercommunalité entend inscrire dans chaque acte de vente « une obligation réelle environnementale ».

Nous sommes précurseurs en la matière. Concrètement, cela signifie que chaque acquéreur devra s’engager à respecter les prescriptions environnementales sur sa parcelle (faune, flore…) qui ont été répertoriées lot par lot. Et même s’il y a des ventes par le futur, la clause tient toujours puisqu’elle court pour 90 ans.

Emmanuel Rivery, également maire du Loroux-Bottereau

Enfin, pour répondre à l’impact de la circulation, l’élu entend privilégier les implantations d’entreprises locales qui utilisent déjà le réseau routier. « Si c’est une société de transports de l’autre bout de la France qui veut s’implanter, ce sera non », résume-t-il.

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Des arguments entendus par le collectif. Qui reste cependant plus que jamais vigilant. En cas d’autorisation de la dérogation à la protection des espèces protégées par le préfet, qui n’a pas encore rendu sa décision dans ce dossier, le collectif ne s’interdit pas d‘instruire un recours devant la justice.

Pour en revenir à la mobilisation de ce samedi 27 mai, le cortège partira à 10 h 30,de la zone du Plessis pour rallier le bourg avant de revenir sur site. Soit environ 6 km, comme la distance à laquelle doivent être déplacées la faune et la flore. Tout un symbole.

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