Pays de la Loire : pourquoi la Région a décidé de ne pas reconduire la bourse au mérite des bacheliers

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La Région consacrait environ 800.000€ à cette prime au mérite. Reflexpixel / stock.adobe.com

Auparavant, les titulaires d’une mention «très bien» au bac recevaient entre 200 et 400€.

Le Figaro Nantes

Elle ne sera pas reconduite cette année. Depuis 2016, les bacheliers ligériens recevant une mention très bien obtenaient une prime : 400 euros pour les boursiers, 200 euros pour les non-boursiers. En 2023, la Région des Pays de la Loire a décidé d’y mettre fin comme révélé par Ouest France .

«Il faut faire des choix, même lorsqu’ils sont difficiles», explique au Figaro la région qui déboursait environ 800.000 euros pour les lycéens concernés. «Nous avons créé une prime de 200 euros pour les jeunes qui travaillent, qui a profité à 12.000 jeunes», cite-t-elle en exemple. Cette prime distribuée une fois dans l’année scolaire s’adresse aux étudiants de moins de 26 ans travaillant en parallèle de leur formation. Pour Christelle Morançais, la présidente divers droite de la région, cette nouvelle aide vise à «réhabiliter le travail, le goût de l’effort, le sens du mérite».

Par ailleurs, «nous remettons un ordinateur portable à 50.000 élèves de Seconde chaque année», détaille l’institution régionale. Les élèves de 1ère année de CAP bénéficient aussi de cet ordinateur qui leur est prêté durant la scolarité avant d’être cédé gratuitement au terme du cursus scolaire. «La région fait énormément pour sa jeunesse. […] Nous ne pouvons pas tout faire», précise l’institution pour expliquer son choix.

Pour l’opposition, une «gestion erratique des priorités»

Du côté de l’opposition, Guillaume Garot, membre du groupe de gauche «Printemps des Pays de la Loire», n’est pas fondamentalement contre cette suppression. «On voulait réviser le dispositif. Cette bourse s’adressait aux mentions très bien qui étaient souvent le fait d’enfants bénéficiant d’un environnement privilégié. Elle allait vers les élèves des milieux favorisés». Le conseiller régional défendait ainsi l’attribution d’une prime basée «sur des critères sociaux, sur des parcours scolaires méritants» car «la mention, c’est très réducteur».

Pour l’ancien ministre, cette décision, dont il a pris connaissance par voie de presse avant de la voir passer en commission permanente, signe en revanche «une gestion très erratique des priorités de la région». […] La jeunesse devait être la priorité de ce mandat. On s’aperçoit mois après mois que c’est tout l’inverse qui est fait». Concrètement, «la région a raboté dans les aides éducatives locales. Elle a aussi rompu unilatéralement les conventions d’objectifs et de moyens des trois universités de la région».

Moins d’argent pour les universités ?

Ce sujet a été abordé lors de la session régionale du 22 juin. «En 2023, c’est 2,4 millions d’euros en moins pour ces universités [Le Mans, Nantes, Angers]. Ce sont des moyens qui n’iront pas à l’acquisition d’équipements numériques pour les étudiants à Nantes, d’équipements de recherche à Angers, et pour la promotion de l’apprentissage au Mans», avait fustigé Guillaume Garot. «Il y a une méconnaissance de ce qu’on fait dans la région. Sur l’enseignement supérieur, il n’y a jamais eu autant d’argent pour investir dans nos universités», lui avait répondu la présidente, en mettant en avant les CPER (contrats de plan État-Région ). Dans un communiqué commun du 3 juillet, les établissements concernés avaient demandé à la région de «maintenir son soutien à la bonne marche financière des universités, complément indispensable aux investissements prévus au contrat de plan État-Région, et cela au bénéfice de la réussite des jeunes ligériens et du développement du territoire».

La Région avait alors répondu par voie de communiqué que «dans le cadre du CPER, ce sont près de 300 millions d’euros qui sont mobilisés majoritairement pour les trois universités sur tous leurs territoires d’implantation, soit, pour la partie régionale, 12,45 millions d’euros par an jusqu’en 2027 (contre 5,36 millions dans le cadre du précédent contrat)». Avant d’indiquer que «le rôle de la Région n’est pas de suppléer les manquements de l’État».


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