Maine-et-Loire. Découvrez la vie sous terre dans le village troglodyte de Rochemenier

Les derniers habitants ont quitté le village troglodyte de Rochemenier (Maine-et-Loire), qui comptait une quarantaine de fermes, au début des années 2000 pour retourner vivre à la surface. De ce village, construit entre le XIIIe et le XIXe siècle, restent de nombreuses galeries souterraines et cavités, souvent laissées à l’abandon.  Il faut imaginer que pour toutes les maisons de l’actuel village, il existe leur reflet en sous-terrain , assure Vincent, l’un des guides.

Afin de préserver ce patrimoine, la commune a racheté en 1967 deux des anciennes fermes souterraines pour créer un musée, avec pièces d’habitation meublées et dépendances abritant des centaines d’outils. À découvrir aussi, des meubles paysans, une basse-cour et une chapelle souterraine du XIIIe siècle ainsi que grange, étable, cave à vin où était pressé le raisin, salle des veillées où se réunissaient les habitants… Ce sont ainsi vingt salles sur 10 000 m² qui composent ce musée-village. C’est le site troglodyte le plus complet du Val de Loire.

Le falun, l’or des paysans du Moyen-Âge

L’origine de ce village atypique, qui a abrité jusqu’à 400 habitants, remonte au Moyen Âge.  À cette époque, les paysans creusent la cour de leur ferme comme une carrière à ciel ouvert. Le but : récupérer le falun et amender les champs afin d’augmenter la production céréalière , explique Vincent.

Lire aussi : REPORTAGE. Une nuit insolite dans la roche des troglodytes, au cœur du vignoble saumurois

Le falun, c’est une roche coquillière locale déposée par une ancienne mer aujourd’hui disparue. La mer des Faluns recouvrait l’ouest de la France il y a environ 16 à 3,5 millions d’années.

 Si c’est l’aspect économique qui a poussé les gens à creuser, ce sont peut-être les invasions vikings qui les ont motivés à trouver des solutions pour se cacher et construire leur habitation sous terre.  De la route, on n’aperçoit que les cheminées cachées dans la végétation qui recouvre les « toits » utilisés à l’époque comme jardins.

Restaurants et hôtel troglo

Le musée se visite de plusieurs manières : en autonomie, en suivant le parcours balisé et commenté avec le plan. Ou avec une visite guidée de 30 minutes (tous les jours, à 11 h et 16 h). On comprend ainsi les lieux avant de poursuivre la visite de manière autonome.

Des animations sont également proposées : le Troglo quiz, composé de vingt questions pour les enfants de 6 à 12 ans, le livret enquête destiné aux 9 à15 ans et le livret Escape game, pour tous les amateurs de ce genre de jeu.

La commune n’a pas été la seule à racheter d’anciennes fermes troglo. Des particuliers en ont aussi fait l’acquisition pour les transformer en restaurants. On en compte deux dans la commune, ainsi que le premier hôtel troglo de la région. Une autre manière de découvrir les souterrains !

photo les fouées se dégustent à la sortie du four garnies de beurre, de rillettes, de champignons … © credit photo : frederic ayroulet

Les fouées se dégustent à la sortie du four garnies de beurre, de rillettes, de champignons … © CREDIT PHOTO : FREDERIC AYROULET

Les fouées, une tradition à déguster

Pour poursuivre l’expérience souterraine, plusieurs restaurants troglodytiques proposent leur spécialité de fouaces pour un repas authentique, éclairé uniquement aux chandelles. Pépite du patrimoine gastronomique saumurois, les fouées, auparavant appelées fouaces (nom encore utilisé en Anjou), sont des petites galettes à base de farine, de levure, d’eau et de sel, cuites dans un four à pain.

Lire aussi : Spécialité culinaire d’Angers. À la rillette, aux mogettes, au fromage… les secrets des fouées

À l’époque gallo-romaine, elles servaient d’écuelle aux plats mijotés lors des fêtes religieuses ou familiales. C’est Rabelais qui au XVIe siècle en fera mention dans son roman Gargantua et leur redonnera leurs lettres de noblesse. Elles s’étirent en gonflant pour devenir un petit pain creux que l’on ouvre tout fumant, pour le garnir de beurre, de rillettes, de champignons, de mogettes vendéennes, de fromage de chèvre ou encore de confiture…

À point pour la cuisson !

À l’origine, ces morceaux de pâton aplatis entre les paumes des mains servaient à tester la température du four à bois avant d’y cuire le pain. Trop chaude, la pâte brûlait ; trop froide, la pâte ne levait pas… À point, la pâte gonflait pour donner la fouée ! Certains boulangers les fabriquaient aussi à l’intention des ouvriers qui, le matin, les prenaient comme petit-déjeuner en allant au travail.

Depuis une vingtaine d’années, elle renaît dans les restaurants troglodytiques. De Louresse-Rochemenier à Turquant, en passant par Doué-en-Anjou, Montreuil-Bellay, Rou-Marson, Gennes-Val-de-Loire ou encore Saumur, le cadre insolite des troglodytes participe à la magie du dîner aux chandelles, dans les caves de tuffeau ou de falun aménagées, pour accueillir de grandes tablées dans une ambiance conviviale.

Musée troglodyte de Rochemenier. 14, rue du musée à Louresse-Rochemenier. Ouvert tous les jours, de 9 h 30 à 18 h. Entrée : 8 € (adulte), 5,50 € pour les 6-14 ans, et gratuit pour les moins de 6 ans. Tél. 02 41 59 18 15. troglodyte.fr

La fonction de ecoparc-sologne.fr étant de collecter sur le web des articles sur le sujet de Les Affaires en Sologne puis les diffuser en répondant au mieux aux interrogations des personnes. L’équipe ecoparc-sologne.fr vous soumet cet article qui parle du sujet « Les Affaires en Sologne ». Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’écrire en utilisant les coordonnées fournies sur le site pour apporter des explications sur cet article qui traite du thème « Les Affaires en Sologne ». En consultant régulièrement nos contenus de blog vous serez informé des futures parutions.