Les politiques à mettre en œuvre pour relancer le secteur du BTP, les évolutions de la branche, le développement du groupe Super dans la Loire (15 millions d’euros de CA – 120 salariés).

Jean-François Basson, son fondateur et actuel dirigeant, très impliqué dans les instances de la profession, revient sur l’évolution de l’entreprise qui fêtera ses 45 ans cette année. Un développement basé sur la diversification de ses activités et une zone géographique d’intervention relativement large.

Qui est le groupe Super ?

Il est composé de trois entités qui représentent trois métiers : la plomberie, la couverture et l’étanchéité. On est présent sur le quart sud-est de la France. Nos clients sont le particulier, les institutionnels, (mairies, départements, SNCF, EDF, hôpitaux…) et nous intervenons en maintenance toiture terrasse étanchéité dans les centrales nucléaires depuis plus de 20 ans, car ce sont des marchés qui se renouvellent tous les quatre ans. La part des marchés publics représente environ 30 % de notre chiffre d’affaires.

Le marché des centrales doit être complexe à aborder ?

C’est une bonne carte de visite. Il nous a fait énormément progresser. On ne rentre pas dans une centrale nucléaire comme dans une gare. Le cahier des charges est énorme pour le matériel, les salariés, etc. L’exigence, c’est important et c’est un mot qu’il ne faut jamais oublier.

D’ailleurs dans l’entreprise règne un triptyque : ordre, méthode, rigueur. Cela figure sur tous nos documents. On n’est pas parfaits, on progresse tous les jours. Moi, à 66 ans j’apprends tous les jours. Celui qui sait tout n’a rien à faire chez nous. On apprend et on reste humble.

Jean-François Basson : le « vrai patron, c’est le client »

Une contexte économique complexe pour le BTP

Après une année 2024 compliquée, les professionnels tablent sur un ralentissement de la récession. L’optimisme est de retour ?

Non. Je suis vice-président de la Caisse des congés payés Rhône-Alpes Auvergne (CIPTP) et je siège aussi dans un pôle à Paris. C’est très dur actuellement, dans nos 14 départements mais aussi à Paris. À titre d’exemple, Les Maçons parisiens (300 salariés) enregistrent une baisse des prix sur la maçonnerie de 10 % en six mois.

Je ne pense pas que l’on va retrouver une embellie en 2025. Au milieu de tout ça, je n’ai pas peur de le dire, le groupe Super va bien car on est diversifié et que l’on a des salariés de qualité. Sans eux, on ne serait rien. La moyenne d’ancienneté est de plus de 20 ans. C’est notre force.

Que faudrait-il pour redynamiser votre secteur d’activité ?

Il faudrait que le gouvernement s’attache à relancer l’économie et tout ce qui a trait au BTP. En 2024, les permis de construire ont chuté de plus de 30 %. Bien évidemment, on a une répercussion. J’ai un fournisseur stéphanois assez gros, dont le chiffre d’affaires a chuté de 8 % en 2024. Vous imaginez un peu ?

Si le gouvernement ne crée pas des aides et un élan, pour la rénovation et le neuf, rien ne se passera. Au milieu de tout ça, on a Poutine d’un côté, Trump de l’autre qui nous agacent. On aura là-encore des répercussions en France. On vend notre savoir-faire aux États-Unis, comme les équipementiers automobiles. Ils vont faire comment ?

Ils ne vont pas jouer sur les marges, sinon ils ne vont plus investir. C’est grave ce qu’il se passe. Mais, il faut se battre.

La formation, une priorité dans le BTP

Comment maintenir une entreprise florissante sur plus de quatre décennies ? 

Des périodes dures, on en a eu en 1992 et en 2009. Je pense qu’on les passe plus facilement avec notre ancienneté. On a de très bons clients, fidélisés. On a aussi de très bons compagnons qui font du bon travail et ça, c’est capital aujourd’hui. Et puis, on fait beaucoup de formation. Il y a quatre ou cinq ans, on a eu la médaille de bronze au niveau national en plomberie chauffage. Premier, dans la Loire, premier en Rhône-Alpes et 3e au national, ce qui veut dire que l’on forme bien les jeunes.

Ces compétitions sont importantes pour la mise en lumière des métiers ?

C’est capital pour la jeunesse qui arrive et pour les compétences. Aux derniers Worldskills à Lyon, on a vu de beaux ouvrages et de belles réalisations. Ça tire par le haut. La réfection de Notre-Dame, c’est de la compétence et du savoir-faire. Il faut garder ça pour susciter des vocations.

Un secteur en phase avec les innovations technologiques

De quelle manière la profession a-t-elle évolué ?

C’est d’abord, les énergies nouvelles. Il y a 45 ans, on commençait à parler des pompes à chaleur et de la climatisation, maintenant on en pose tous les jours. On travaille aussi beaucoup plus en sécurité. On a gagné en sécurité et en pénibilité. Les matériaux ne sont pas plus nobles mais faits avec une technologie différente. On a aussi peut-être des salariés mieux formés.

On dit que la RSE est un levier de compétitivité, l’entreprise s’est-elle emparée de ce sujet ?

On a des gens dessus. On est sur plein de dossiers, on vit et on évolue avec notre époque. Donc, ça en fait partie évidemment, mais de là à dire que c’est la panacée… Moi, je veux que mes gens s’attachent à une chose : le vrai patron, c’est le client. Donc il faut développer son bien-être pour qu’il soit satisfait, qu’il revienne et qu’il nous amène d’autres clients.

Les épisodes de canicule sont désormais intégrées dans les intempéries couvertes par le régime de chômage intempéries du BTP. Cela ne va-t-il pas être coûteux pour les entreprises ?

Avec le réchauffement climatique, on n’a plus les mêmes étés qu’avant. On change l’organisation du travail en attaquant plus tôt, mais il faut le prendre en considération, surtout pour les métiers de toiture. Mais de l’autre côté, on a des intempéries dues au froid qui diminuent. Preuve en est en 2023/2024, où on a ristourné les cotisations aux entreprises. L’équilibre vient de là, c’est le principe des vases communicants.

Quels sont les dossiers en cours au CIBTP et à la FBTP de la Loire ?

Il y en a avec des enjeux, mais on ne peut pas les aborder. Mais on bosse pour le futur. On a inauguré la semaine dernière les nouveaux bâtiments de la caisse à Paris, sur un terrain que l’on a acheté il y a deux ans.

On a aussi régionalisé le système informatique pour les huit caisses de France. Avant, il y avait 33 caisses pour 10 systèmes différents. Le salarié de Toulon et le salarié de Strasbourg, au même salaire, ne bénéficiaient pas des mêmes congés payés. Nous uniformisons tout ça, aujourd’hui.

Dans la Loire, les priorités sont la formation et la relance des crédits et des chantiers auprès des institutionnels. Mais, on a la chance d’avoir un bon président, Didier Brosse, qui connaît bien l’entreprise. Et puis, c’est un garçon qui va de l’avant, qui est optimiste et porteur.

La fonction de ecoparc-sologne.fr étant de collecter sur le web des articles sur le sujet de Les Affaires en Sologne puis les diffuser en répondant au mieux aux interrogations des personnes. L’équipe ecoparc-sologne.fr vous soumet cet article qui parle du sujet « Les Affaires en Sologne ». Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’écrire en utilisant les coordonnées fournies sur le site pour apporter des explications sur cet article qui traite du thème « Les Affaires en Sologne ». En consultant régulièrement nos contenus de blog vous serez informé des futures parutions.