La tribune n’a pas été installée n’importe où pour le discours que le ministre des armées doit prononcer, lundi 16 octobre, dans l’usine Nexter Systems (groupe franco-allemand KNDS) de Roanne (Loire). En face de Sébastien Lecornu s’aligne une rangée de six Caesar flambant neufs pointant leurs tubes de 155 millimètres.
Devant eux, des ouvriers, des techniciens et des ingénieurs de l’entreprise, dont certains s’apprêtent à recevoir des mains du ministre la médaille d’argent de la défense nationale, la « def-nat » dans le jargon des militaires, en signe de reconnaissance de leur engagement à produire plus et plus vite. Une injonction du chef de l’Etat, en juin 2022, lors du salon de l’armement terrestre Eurosatory, où Emmanuel Macron avait décrété l’« économie de guerre ».
La France n’est pas en guerre. Mais en cas de conflit de haute intensité sur son territoire ou dans les pays voisins, elle doit être capable de mobiliser rapidement des ressources avec ses usines et ses hommes – jusqu’à la « réserve industrielle », dont le statut des personnels prend forme. La guerre en Ukraine a confirmé l’attrition rapide des munitions et des équipements. Elle n’est que l’occasion d’une répétition à petite échelle et, selon le gouvernement, de la montée en cadence de la production de Caesar.
Risque industriel
« Je dois d’abord confier qu’on a joué gros », a reconnu M. Lecornu. L’économie de guerre, « ce n’était pas qu’un slogan », et « notre BITD [base industrielle et technologique de défense] a été capable de démarrer un cycle de production mais avec plus de risques » pour le canon et ses obus. Risque industriel et engagement financier.
En un an, Nexter a puisé 300 millions d’euros dans ses fonds propres pour constituer des stocks de pièces, s’approvisionner en matières premières, acheter de nouvelles machines et anticipé des commandes futures de Caesar. En attendant celles qui seront permises dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire (2024-2030), mieux dotée que la précédente avec 413 milliards au total.
« Nous avons été obligés de nous réinventer, de bousculer nos modes de réflexion, nos modes d’action, d’innover, de faire preuve d’audace », rappelle le directeur général de Nexter Systems, Nicolas Chamussy. Le site roannais, passé de 850 salariés en 2018 à plus de 1 500, est mobilisé par le programme Scorpion, lourde opération de remplacement des véhicules blindés de l’armée de terre avec la livraison de 300 Jaguar, de 1 800 Griffon et de 2 000 Serval d’ici à 2035. Leur production a été optimisée avec la mise en place de chaînes de montage inspirées de l’industrie automobile : jusqu’à présent assemblé sur un poste unique, le blindé passera désormais d’une station à une autre et fera l’objet de tâches précises à chaque étape. Objectif : passer de 300 à 450 véhicules par an en 2025.
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