La Haute-Loire Fermeture du pont de la Séauve : un fort impact pour les professionnels

« Faire 5 à 10 km de plus en voiture est une chose : en tracteur, c’en est une autre »

Chez Jolivet et Cie, les transporteurs utilisent les déviations, ce qui rajoute temps de trajet et kilomètres. Cela va-t-il impacter les coûts de transports ? À voir… « Avec des ramasses une fois par jour environ et des réceptions de marchandise, ça chamboule quelque peu l’organisation », annonce le responsable.

Les agriculteurs sont en majorité touchés par cette fermeture. Ayant des terrains de part et d’autre de la commune et même dans celles voisines, ils doivent eux aussi emprunter les déviations. « Faire 5 à 10 km de plus en voiture est une chose : en tracteur, c’en est une autre », confie Bruno Marcon, agriculteur et maire de La Séauve-sur-Semène.

Côté maisons maternelles, Christèle souligne : « J’habite de l’autre côté du pont et pour rejoindre la MAM (Maison d’assistantes maternelles, NDLR) dans laquelle je travaille, je dois soit venir à vélo, soit en voiture en faisant le détour par le Crouzet avec 13 km et dix-sept minutes de plus. Sept familles habitants de l’autre côté du pont sont également concernées. »

Christian, bénévole de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), a, lui aussi, dû s’adapter : « Nous avons modifié les plannings : au maximum, nous regroupons les interventions, en fonction du secteur géographique. Pour le reste, la déviation par “le Crouzet” sera utilisée, ce qui augmente le trajet de dix à quinze minutes pour 10 km journalier supplémentaires, ce qui équivaut à une perte financière pour l’association. »

Un badge pour les infirmières

En revanche, les infirmières, hormis l’option peu probable d’avoir deux voitures (une de chaque côté du pont), peuvent avoir accès à un badge (disponible en mairie de Saint-Didier-en-Velay) leur permettant de passer par le petit pont de la Clare, interdit à la circulation de tout autre véhicule non autorisée et passible d’être verbalisé.

Les services techniques et administratifs de la commune, eux aussi impactés, se sont réorganisés avec des places au parking de l’abbaye pour les salariés extérieurs et la mise en place de deux camions, de part et d’autre du pont, pour les interventions du staff technique.

Enfin, pour sa collecte d’ordures, le Sictom (Syndicat intercommunal de collecte des ordures ménagères) Velay-Pilat avait anticipé cette fermeture depuis quinze jours : en déplaçant et augmentant le nombre de bacs, et en réduisant les passages (ramassage bac vert jeudi et bac jaune vendredi). À ce sujet, J. Peyrard, responsable collecte au Sictom, demande aux usagers de casser leurs cartons afin de rendre le bac plus performant.

De part et d’autre de l’abbaye, des parkings permettent aux automobilistes de garer leur voiture et de regagner le centre-bourg à pied via le pont rouge.  Photo Bernadette Teyssier

La Séauve-sur-Semène – « Il faut prendre son mal en patience »

Guy, retraité séauvois, est plutôt compréhensif face à cette gêne : « Cette fermeture a largement été annoncée en amont permettant à chacun de s’organiser différemment, même si c’est pénalisant pour beaucoup. Il faut prendre son mal en patience. » Ancien restaurateur au Pertuiset (Loire), il se souvient : « En 1985, le pont du Pertuiset avait été fermé du jour au lendemain, laissant pas mal de personnes complètement désemparées. »

« Il aurait été plus simple de faire des navettes »

Lundi matin, des usagers, pragmatiques, avaient toutefois quelques interrogations concernant les transports scolaires : « Il aurait été plus simple de faire des navettes conduisant les élèves de part et d’autre du pont », souligne un enseignant. « Et pourquoi ne pas travailler la nuit ?, déclare, non sans ironie une dame. Ah oui ! Nuisances sonores pour les habitations proches du chantier ! » Prendre son mal en patience semblait la devise du jour et surtout espérer que le chantier ne prenne pas de retard.

Pourtant, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Nous avons rencontré Jacques (prénom d’emprunt) résidant sur l’avenue de la Semène. « Quel calme ! Ne plus entendre ces camions et ces bagnoles qui ne respectent pas toujours les limitations de vitesse, c’est un vrai bonheur. »

B. T.

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