Et va l’assortir de la première édition dans la Loire des « Assises du commerce et de l’artisanat » dans sa continuité : un vaste exercice de réflexions / échanges fixé au lundi 14 avril. Pour ce qui de la « Semaine du commerce » 2025, la délégation Loire de la CCI métropolitaine veut amplifier le second opus d’un événement auquel elle est associée et créé par des unions commerçantes elles-mêmes. Rendez-vous coorganisé avec elles du 5 au 12 avril partout dans le département dans l’objectif de soutenir le commerce de proximité qui en a terriblement besoin. Au nombre de 1 000, ses participants vont plus que doubler par rapport à fin 2023.
Forcément, au regard du contexte, l’écho de la « Semaine de commerce » 2025 ne pourra sans doute pas raisonner autant qu’il le faudrait à Saint-Etienne. Le contexte en question ? L’absence d’une association commerçante dépassant le périmètre d’une rue, d’un quartier depuis le crash de Côté Saint-Etienne il y a un an et demi, pour fédérer toute la ville. Le sujet de la déliquescence, nette ou quelque peu exagérée selon les points de vue, du commerce physique (autre contexte) est pourtant prégnant à Saint-Etienne comme l’indique l’actualité récente traitée dans nos colonnes. Cela ne signifie pas pour autant que la capitale de la Loire est absolument exclue du rendez-vous qui se tiendra du 5 au 12 avril avec, d’ailleurs, une association officiellement participante, celle née il y a 14 mois dite Michelet Cœur de Ville, liée essentiellement à la rue éponyme et comptant un peu moins d’une trentaine de membres.
D’autre part, la délégation Loire de la CCI métropolitaine a dans ses rangs pour vice-président à la commission commerce Antoine Martinez, gérant de la brasserie La Java Bleue et du restaurant gastronomique Madame à Saint-Etienne. Et le néo-réseau de restaurateurs dit des Tables Stéphanoises, une création qu’il a en grande partie suscitée sera de la partie en 2025 tout comme les Tables Roannaises, réseau préalable dont la version stéphanoise tente de reproduire les recettes. Mais c’est toutefois d’un rapprochement en 2023 entre cinq unions commerciales (elles sont de Feurs, Firminy, Roanne, La Talaudière Rive-de-Gier*) auquel se sont associés le Crédit Agricole Loire Haute-Loire et la CCI qu’est née la première édition de la Semaine du commerce dont la première édition avait été fixée fin novembre 2023 avec la perspective de fêtes de fin d’année et de couper l’herbe sous le pied au « Black Friday ». Sinon, au moins de s’insérer de la séquence « conso » importée d’Outre Atlantique et désormais suscitée chaque année à cette date.
1 000 commerces participants sur toute la Loire
Avec le recul, ce n’est pas la période qui a été retenue pour cette seconde édition : le début du printemps a été estimé plus pertinent en termes de « visibilité ». Cela malgré le succès du premier opus, ayant pourtant globalement satisfait les participants selon les organisateurs. L’idée en a en tout cas séduit bien des nouveaux : avec une dizaine de nouvelles unions commerciales supplémentaires et 1 000 commerces sur l’ensemble du territoire de la Loire relayant l’initiative contre 400 fin 2023 et répartis du nord au sud, du Roannais au Pilat en passant par le Forez, le Stéphanois, les vallées du Gier et de l’Ondaine. Parce que cela fait parfaitement « sens » avec son recentrage stratégique sur la proximité, indique Melek Figuet, directrice engagement et partenariat de Casino, nouvelle version, son groupe s’associe désormais aussi à l’événement avec dans ses bagages, ses Monoprix, Vival, petits Casino et désormais son épicerie itinérante expérimentale.
Outre la promesse d’animations laissées à libre appréciation, locale, un marquage visuel commun via les kits distribués par la CCI, l’essentiel du rendez-vous consiste en une recette simple mais ayant fait ses preuves, estime Antoien Martinez. C’est-à-dire une vaste tombola (papier ou digitale par QR Code) cumulant 10 000 € en dizaines de lots à gagner. Avec cette volonté, ajoute-t-il, de répartir sur le territoire, outre naturellement les tirages locaux (bons d’achat, produits régionaux et cadeaux exclusifs aux associations commerçantes participantes), les lots les plus conséquents. A savoir : à Firminy, 500 € en chèques cadeaux valables chez les commerçants adhérents des Vitrines de Firminy ; à Rive-de-Gier, un barbecue gaz Weber type E220S ; à Feurs, deux soirées comprenant chacune une table de six personnes avec boissons pour la fête de l’hippodrome du 21 juin 2025 (courses hippiques, spectacle équestre, feu d’artifice). Par le Crédit Agricole d’une trottinette électrique. A Roanne, deux repas chez Troisgros. Cinq lots « stars » attribués le mardi 13 mai lors d’une soirée spéciale à Feurs.
Les mutations des modes de consommation
« En soutenant la Semaine du Commerce, la CCI, souligne-t-elle elle-même, s’engage à soutenir le commerce de proximité, en cohérence avec ses trois missions et sa feuille de route 2024-2026 qui définit les axes stratégiques pour le développement économique du territoire. Parmi eux, la dynamisation du commerce de centre-ville et centre-bourg est l’un de ces 6 enjeux clés, sur lesquels la CCI concentre ses efforts, ses moyens et ses actions pour les années à venir. » Son association à l’événement aux côtés du Crédit Agricole et de Casino, vise à donner plus d’ampleur à ce rend-vous jugé pertinent pour soutenir le commerce physique de proximité, le rappeler au bon souvenir de consommateurs happés par le tout à clics et sans lequel, l’atmosphère des villes, petites, moyennes ou grande, deviendrait mortifère.
Entre 2017 et fin 2023, la progression de l’achat web non alimentaire a été de 12 % dans la Loire. Mais on sait aussi que 78 % des consommateurs ligériens se disent prêts à davantage acheter localement.
Irène Breuil, présidente de la délégation Loire de la CCI
« Les mutations de mode de consommation, nous avons relativement pu les évaluer à échelle locale dans notre enquête de 2023, rappelle Irène Breuil, présidente de la délégation Loire de la CCI. Entre 2017 et fin 2023, la progression de l’achat web non alimentaire a été de 12 %. On sait que cela continue de progresser, de faire du mal. On sait aussi que 78 % des consommateurs ligériens se disent prêts à davantage acheter localement. » Faut-il encore aller en chercher un maximum pour le vérifier. Sans doute autrement, pour la plupart des commerçants, que via des « marketplaces » web territorialisées dont les projets de création, relance, amplification ou intégration avaient fleuri entre deux confinements à l’adresse des petits commerçants. A l’initiative entre autres mais très souvent des collectivités locales. Pour faire rapidement « pschitt », faute de moyens humains et techniques suffisants côté petit commerce et de prise de réflexes, côté consommateurs. Aussi, en raison de la reprise rapide, globalement, de la fréquentation à l’issue du Covid en 2022. Hélas à nouveau en repli depuis.
Philippe Moati, marquera de sa présence les Assises 2025
Dans le magazine régional Ours, fin 2020, l’ex adjoint aux commerces de Saint-Etienne, Lionel Saugues, alors vice-président de la Fédération française des associations de commerçants (dont il est devenu président) et vice-président, aussi, de la Confédération des commerçants de France avait pointé cet effet de mode, peut-être pertinemment complémentaire pour quelques-uns, mal calibré pour la plupart. Il arguait alors non pas de s’exclure du web pour les néophytes mais d’avant tout et d’abord s’y assurer du plus efficace, du basique et du bien davantage accessible à la bonne volonté : c’est-à-dire d’une présence assurée dans les moteurs de recherche (enfin, LE moteur de recherche) avec, au moment du résultat, des infos exactes : horaires, adresse et numéro de téléphone. Plus une simple page Facebook à jour et alimentée de temps en temps, si affinités.
Plus facile à entendre avec 5 ans de recul. Le web – capacité de présence, repoussoir, concurrence, complément et coexistence – sera très probablement un des sujets d’échanges des Assises du commerce et de l’artisanat qui se tiennent le lundi 14 avril à la CCI de Saint-Etienne cours Fauriel (sur inscriptions ici). Ce rendez-vous vise, dit cette dernière à réunir commerçants, artisans et experts pour échanger sur les enjeux du commerce, partager des bonnes pratiques et coconstruire des solutions concrètes pour booster l’attractivité commerciale et l’économie du territoire. Au programme : conférence avec Philippe Moati professeur d’Économie à Université Paris Cité et co-fondateur de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo). Mais aussi des ateliers interactifs, temps convivial… « L’objectif n’est surtout pas de dire à nos commerçants / artisans, c’est ça et ça qu’il faut faire, promet Irène Breuil. Mais de réfléchir, de les écouter, de trouver ensemble des pistes pour faire face. » La CCI souhaite en tirer un livre blanc à paraître d’ici cet été.
* Associations commerciales fondatrices : Les Boutiques de Feurs ; Les Vitrines de Firminy; Les Vitrines de Roanne ; Les Rues2Rive (Rive-de-Gier) ; Union des Commerçants et Artisans de La Talaudière.
Associations commerciales participantes en 2025 : Les Rues2Rive (Rive-de-Gier) ; Les Boutiques de Feurs (Feurs) ; Les Vitrines de Firminy (Firminy) ; Les Vitrines de Roanne (Roanne) ; Au Cœur des Commerces (Faubourg de Paris, Roanne) ; Carrément Saint-Chamond (Saint-Chamond) ; Action Bourg-Argental (Bourg-Argental) ; UCAB Union commerciale et Artisanale de Babigny (Balbigny) ; Michelet Cœur de Ville (Saint-Étienne) ; L’Office de l’Économie (Saint-Galmier) ; Udacab Union des Artisans Commerçants d’Andrézieux Bouthéon (Andrézieux-Bouthéon) ; Charlieu – Ma Boutique, (Charlieu) ; Pouilly Bouge (Pouilly-sous-Charlieu) ; Commerçants indépendants de la Pacaudière ; L’OCA, l’office du commerce et de l’artisanat (Le Coteau).
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