France Bleu Saint-Étienne Loire : Le prix du beurre a triplé au cours des trois dernières années. On est passé de quatre à dix euros le kilos, votre budget beurre doit en prendre un sacré coup dans les boulangeries altiligériennes…
Jean-Luc Chapuis : Le budget beurre augmente fortement et on ne sait pas si ça va s’arrêter. L’an dernière on était à 5,50 euros, là on est passé à 9,90 euros et on prévoit encore des hausses sur le prix du beurre.
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Quelles conséquences sur le prix de vos produits à base de beurre ? Et notamment sur le prix de l’emblématique croissant ?
En bon gestionnaire, il va falloir qu’on répercute sur nos produits, que ce soit le croissant ou les autres produits qui contiennent du beurre. On peut s’attendre à une augmentation prochaine de 5 à 10 centimes. Ca représente une hausse de 10 à 15%.
Est-ce que vous pensez que votre clientèle absorbera cette hausse sans aucun problème ou vous craignez une réaction négative en dépassant le seuil symbolique d’1 euro pour un croissant ?
Effectivement, on a cette crainte là. Mais si on regarde un petit peu autour de nous, la grande distribution est déjà sur des prix qui sont au delà de 1 euro. Donc voilà, nous, boulangers, on travaille des produits pur beurre, et il faut qu’on soit fiers de ce qu’on fait. Et puis c’est pas fait par des machines, c’est des êtres humains, donc la main d’œuvre qui n’est pas délocalisable. Tout ça a un prix.
Que dites vous aux boulangers qui préfèrent maintenir le prix du croissant à 1 euro ? Vous leur déconseillez tout simplement ?
Ne pas répercuter ces hausses là, ce n’est pas gérer sa structure pour qu’elle soit pérenne : sur un bilan à la fin on sera en négatif, ça veut dire qu’on va fermer sa boutique. Donc il n’y a pas d’intérêt si on veut durer.
En fait soit on augmente le prix, soit on baisse la teneur en beurre et donc la qualité des viennoiseries, Ça, ce n’est pas acceptable pour vous…
C’est totalement inacceptable. Ou alors on pourrait se reporter sur de la margarine, mais là aussi, et encore une fois, on perd ce qui fait notre notre richesse.
Dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, propose de taxer le sucre dans les prochaines années. Est-ce que ça pourrait aussi vous impacter dans vos boulangeries à l’avenir ?
Toute nouvelle taxe nous impactera. Mais si c’est fait intelligemment, uniquement sur les excès de sucre, pourquoi pas. Si ça doit impacter les taux de sucre « normaux » ce serait dommage.
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