Pour la deuxième année consécutive, l’éleveur lozérien Mikaël Tichit lance une mobilisation face à la prédation du loup. Comme un symbole, le président de la Blanche du Massif central (BMC) et de la section ovine, donne de nouveau rendez-vous au Mont Mouchet, « haut-lieu de la Résistance », le 30 septembre. L’an dernier, 500 personnes étaient présentes.
Il entend protester face au Plan loup 2024-2029, lequel « ne prend pas en compte la détresse de l’éleveur et de sa famille », dont les troupeaux sont attaqués. « Selon moi, complète l’instigateur qui a enregistré neuf attaques l’an dernier, il n’y a aucun changement, ni prise de conscience de l’urgence de la protection de l’élevage de plein air. »
« Nous sommes tous concernés »
Président de la FDSEA en Haute-Loire et référent Prédation du loup en France pour la Fédération ovine, Claude Font évoquait les axes du futur plan loup à améliorer : « l’estimation des loups ». Celle-ci est en légère hausse par rapport à l’an passé, avec 906 loups recensés par l’Office français de la biodiversité (OFB) en 2022 en France, contre 921 en 2021. « Pour autant, le nombre d’attaques a augmenté, tout comme le sentiment de menace chez les éleveurs, ce qui amène une pression psychologique en plus. »
« La population de loups qui ne cesse de croître », assure Mikaël Tichit, avec actuellement « 1 104 individus selon les derniers comptages officiels ».
L’autre option proposée par Claude Font est l’amélioration du protocole de tir de défense. « On ne crie pas à la chasse aux loups, mais on veut une baisse de cette pression de prédation pour les élevages. Pour le prochain plan loup, on veut améliorer les tirs de défense, avec des tirs de défense renforcés dès la première attaque. Avoir plusieurs tireurs à la suite d’une attaque, pour être plus réactif et plus efficace dans ce genre de situation. »
Mikaël Tichit appelle les agriculteurs, les chasseurs, les ruraux, les forestiers et les sympathisants à résister ce samedi 30 septembre à 14 heures au Mont Mouchet, aux confins de la Haute-Loire, du Cantal et de la Lozère : « Notre mouvement n’aura d’efficacité que s’il prend de l’ampleur et s’il s’inscrit dans la durée. Nous sommes tous concernés quels que soient nos productions, nos territoires de plaines ou de montagnes. Où existe l’élevage de plein air, personne ne sera épargné et, en présence de loups, nous n’aurons aucun répit, aucun avenir serein. Cette politique de protection exagérée d’une espèce est faite au détriment de toute la ruralité et des citoyens qui y vivent. »
« Ce serait une bonne chose pour nous »
Pierre-Baptiste Ollier est éleveur d’ovins à Chavaniac-Lafayette, un village situé entre Le Puy-en-Velay et Brioude. Si ce nouveau plan loup vient à être adopté, « ce serait une bonne chose pour nous ». Pour lui, « il était temps que la problématique du loup soit reconnue mais il aurait fallu réagir avant ».
En France, on répertorie plus de 1 000, « c’est beaucoup trop, on avait moins de soucis quand il y en avait que 500. Il aurait fallu le maintenir à ce niveau dès le départ », fustige l’éleveur. Pierre-Baptiste n’a jamais subi d’attaque mais « il y en a eu pas loin de chez moi au mont Mouchet ». Pour l’agriculteur, « la Haute-Loire est un département où le loup n’a pas sa place. La filière souffre déjà à cause de la sécheresse mais aussi du manque d’agriculteurs. On n’a pas besoin du loup. »
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