En Loire-Atlantique, il cumule l’indépendance du chef d’entreprise et la protection du salarié

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« Si un jour Bâticréateurs devait disparaître, j’arrêterais ». Guillaume Boust est formel : rejoindre cette coopérative d’activités et d’emploi est la meilleure décision professionnelle qu’il ait prise. Lui qui ne connaissait rien ni au monde du bâtiment ni à celui de l’entrepreneuriat il y a encore quelques années de cela.

Avant de devenir charpentier-menuisier, ce père de deux enfants était travailleur social.

Son virage à 360° s’est opéré fin 2014, lorsqu’un énième de ses CDD n’a pas été renouvelé. « J’ai profité de cette période pour me lancer dans les travaux de notre maison. Je n’y connaissais rien mais j’ai appris tout seul, avec des tutos sur Internet, et je me suis découvert un talent caché », se souvient-il. « Ça me plaisait de faire quelque chose de mes mains, de voir un résultat très concret ».

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À tel point qu’après cette année à part, Guillaume a décidé de devenir autoentrepreneur et de se lancer dans le multiservices. Une expérience enrichissante, mais qu’il a interrompue avec le Covid, lui qui préférait assurer sa sécurité en se formant.

« J’ai choisi d’apprendre à travailler le bois et je suis entré chez les Compagnons du Tour de France à Saint-Sébastien-sur-Loire, en alternance pendant deux ans dans une entreprise à Vallet », raconte celui pour qui cette expérience a été une révélation, tant pour la passion qu’il s’est découverte pour le matériau que dans la certitude que le salariat n’était pas ce qu’il désirait. Et pourtant, son expérience d’autoentrepreneur l’avait aussi refroidi au vu des inconvénients du statut d’indépendant.

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« Une manière d’entreprendre atypique »

« La chance que j’ai eue, c’est qu’à ce moment-là, quand je suis sorti avec mon titre professionnel en juillet 2022, un camarade de promo m’a parlé de Bâticréateurs 44 », remercie-t-il. Car cet échange a tout changé pour lui. « Je me suis rendu compte que mon projet était faisable et qu’en plus, je serai accompagné ». 

Cette coopérative d’activités et d’emploi fonctionne de la même manière que la célèbre Ouvre-Boîtes, à la différence près qu’elle est uniquement destinée aux métiers du bâtiment. « Pour faire simple, j’ai l’indépendance du chef d’entreprise tout en ayant la sécurité du salarié », résume cet habitant de Boussay (Loire-Atlantique), qui a rejoint le réseau il y a un an et demi. Réseau qui compte une soixantaine de professionnels du bâtiment. « Le principe est assez simple : pendant trois ans, on bénéficie d’un accompagnement à la création de notre entreprise. Après, soit on en devient associé, soit on part ».

Lui a décidé de prendre des parts bien avant, car il était sûr de sa décision.

J’ai beau réfléchir, je ne vois aucun inconvénient à ce fonctionnement : je suis autonome, je gère mes chantiers et mon planning, et dans le même temps je peux me reposer sur une personne de l’équipe d’appui pour faire ma comptabilité, j’ai une mutuelle, des congés payés, un CE, une assurance chômage, je suis protégé sur j’ai un arrêt de travail, je bénéficie de la décennale de la coopérative, de son logiciel de devis…

Guillaume Boust, associé au sein de Bâticréateurs 44

Des valeurs d’entraide et de solidarité

Bien sûr, pour que le système fonctionne, Guillaume et les autres doivent participer financièrement. L’équipe d’appui, qui est composée de 5 personnes (pour la gestion, la comptabilité et l’accompagnement à la création), est rémunérée à hauteur de 30 % par des financements publics, et à 70 % par les salariés-entrepreneurs : « on verse un pourcentage de notre résultat qui est plafonné à 7 000 euros », explique le charpentier-menuisier, qui assure s’y retrouver sans problème. « Quand on sait ce que coûte un bilan comptable et une assurance décennale, rien qu’avec ça c’est bien amorti. Mais ce n’est pas tout parce qu’en plus, ça nous permet aussi d’intégrer une coopérative de matériaux et donc d’avoir des prix concurrentiels par exemple ». 

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Au-delà de ces avantages techniques, ce qui a séduit Guillaume, c’est aussi la philosophie même de cette sorte de pépinière d’entreprises. « C’est une manière d’entreprendre qui est atypique. On est dans l’économie sociale et solidaire, on partage des valeurs communes », ressent-il. Un réseau aussi, puisque chacun s’entraide.

On peut se recommander entre nous et travailler ensemble, dans un même état d’esprit.

Guillaume Boust

Les occasions de rencontre entre les entrepreneurs-salariés sont nombreuses, ne serait-ce qu’au travers des bâti’dej organisées chaque 1er vendredi du mois dans les locaux de la coopérative à Couëron. Et parce qu’il s’est pleinement investi dans la démarche, Guillaume a aussi créé les bâti’bouffes à l’échelle du Vignoble nantais : « on se retrouve tous les 3e vendredis du mois dans un restaurant à Clisson. Ça permet de nous fédérer, mais aussi potentiellement d’accueillir des personnes intéressées », explique-t-il.

Pour l’heure, seule une petite dizaine de membres de Bâticréateurs 44 viennent du Vignoble nantais. Mais la coopérative souhaite se développer sur le territoire.

« Pour que le système fonctionne, il faut respecter des règles »

Pour Fabien Guillot, accompagnateur économique et technique, cette façon de fonctionner comporte de nombreux avantages et véhicule d’importantes valeurs « de solidarité et d’entraide entre entrepreneurs que l’on voit trop peu dans le milieu du bâtiment ».

Mais pour autant, il a conscience qu’elle ne convient pas à tout le monde : « c’est vraiment une philosophie alors pour que le système fonctionne, il faut respecter des règles comme avoir un minimum de trésorerie, faire valider ses devis par le service juridique, prendre des CP… Ceux qui ont une vision très indépendante de l’entrepreneuriat ne s’y retrouveront pas », prévient-il.

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