5.500 km de côtes, des écosytèmes remarquables, une production halieutique maîtrisée, le monde de la mer semble posséder tous les atouts pour relever les défis de demain. Après avoir affronté le Brexit, la hausse du prix des carburants mais surtout la baisse des ressources, la filière pêche reste, grâce aux filets de protection mis en place par les pouvoirs publics, l’un des secteurs clés de l’économie bleue. Elle emploie, de façon directe ou indirecte, près de 120 000 personnes et repose plus que jamais sur l’innovation et le développement de startups « made in Breizh ». De l’énergie osmotique à la production de bioplastique en passant par la construction navale, les biotech marines, l’économie Bleue s’est saisie des opportunités de développement liées à la transformation environnementale de notre époque.
Côté pêche, alors qu’un plan de sortie de flotte, suite au Brexit, a conduit quarante-cinq bateaux à la casse (soit 4% de la flotte bretonne), la région a mis en place un plan d’aide à l’installation pour permettre aux jeunes d’acquérir un bateau d’occasion destiné à un port breton. Une aide soutenue par le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (Feampa), qui n’a pas rencontré le succès escompté, puisqu’ils ne sont que 13 jeunes patrons pêcheurs à avoir obtenu cette aide d’un montant maximal de 75 000 euros pour un premier bateau de moins de 12 mètres et de 100 000 euros au-delà de 12 mètres.
Contraintes budgétaires
Un résultat qui met en exergue les contraintes budgétaires liées à la profession. Pour répondre à ces problématiques, la filière met en place des mécanismes de préservation de la ressource, mais aussi de renouvellement de la flottille. L’objectif, conserver une filière pêche dynamique en attendant de mettre à l’eau le bateau du futur, moins gourmand en carburant. Celui-ci pourrait être un bateau à hydrogène, fruit d’une stratégie d’ingénierie impliquant motoriste, chantiers navals et pouvoirs publics.
Une nécessité, lorsque l’on sait qu’en France, 5 000 marins devraient partir à la retraite d’ici 2030.
Biodiversité
Autre pilier de l’économie bleue, l’aquaculture : la production et la transformation d’organismes aquatiques, qu’il s’agisse d’animaux, de poissons, de crustacés, de mollusques ou de végétaux tels que les algues. Cette filière subit les effets directs du réchauffement climatique et des transformations qui en découlent. Pour les professionnels du secteur, la régénération de la biodiversité et la préservation de la ressource deviennent essentielles. Pour le spécialiste des produits de la mer Mytilimer, cette adaptation aux changements de paradigmes passe par une meilleure valorisation des produits.
On peut citer par exemple la création du site de production Kerbone, près de Cancale. Désormais, les moules sous taille ou hors calibre (25 % de la production environ) sont valorisées dans l’industrie agroalimentaire ou la nutrition animale.
Un nouveau modèle qui a demandé à l’entreprise brétilienne (35), un investissement de près de 20 millions d’euros. Selon Maïwenn Abgrall, en charge de la mission mer au sein du Crédit Mutuel Arkéa, qui a soutenu ce projet industriel : « C’est par l’innovation que le maritime réussira ses transitions »
La ressource reste le principal frein au développement de la filière aquaculture. L’algue et ses produits dérivés, dont certains pourraient entrer dans la composition des traitements médicamenteux de demain en est le parfait exemple.
Alors que la France importe près de 80% des algues transformées sur son territoire, selon Daniel Cueff, vice-président Mer et littoral à la région Bretagne : « On ne peut pas augmenter la pression sur la récolte d’algues sans multiplier les zones de production ou fragiliser la ressource ». Avec le cluster Algue, créé en avril dernier, les entreprises, les territoires, les établissements de recherche, travaillent à la multiplication de zones de production. Avec des algues endogènes, de nouvelles zones de production pourraient voir le jour, dont 400 hectares du côté de Quiberon, selon l’élu breton.
Que ce soit dans la pêche ou l’aquaculture, il est indispensable de protéger à long terme la santé de ces écosystèmes fragiles. La transformation des filières pêche et aquaculture passe par une consommation responsable, comme le permet Poiscaille, qui fournit une production issue de la pêche responsable, et garantit des produits ultra frais ainsi qu’un revenu décent pour le pêcheur. L’économie bleue reste l’un des secteurs économiques à fort potentiel de croissance qui entraîne dans son sillage un grand nombre de startups.
SeaBird en est une. Dans une démarche de réduction des émissions carbone et des produits dérivés du pétrole, SeaBird a mis au point des filets de pêche biodégradables, le fruit de huit années de recherche. Fini les filets fins type trémails en plastiques conventionnels, bienvenu au plastique biosourcé, biodégradable et compostable. Une réussite Made in Golfe du Morbihan, à l’heure où un traité international juridiquement contraignant sur le plastique se discute. Chaque minute, 20 tonnes de plastiques sont déversées dans les océans du globe, selon les estimations de Plastic Odyssey.
Energie Osmotique
Autre innovation de rupture, qui nous vient de Rennes, et qui prend sa source dans le bleu de l’océan : l’énergie Osmotique. Grâce à sa technologie INOD, la startup Sweetch Energy, permet la production d’électricité́ propre, à partir d’eau salée. Une énergie pérenne et propre qui se dégage naturellement de la rencontre entre l’eau douce et l’eau salée, dans tous les deltas et estuaires de la planète. Pionnier de l’énergie osmotique et d’une nouvelle filière française d’électricité renouvelable, la startup bretonne vient de remporter le prix « Tech For Future 2023 », organisé par La Tribune, dans la catégorie Environnement et Énergie.
Alors que François Gabart, ancien skipper du géant des mers « Macif », porte un projet de voilier-cargo entre la France et New York, nous ne pouvions clore ce tour d’horizon de l’économie Bleue sans mettre à l’honneur l’industrie du nautisme. L’un de ses champions Multiplast, bâtisseur du géant des mers Sodebo de Thomas Coville, fait fructifier ses innovations techniques par-delà l’économie bleue. L’entreprise vannetaise réalise le fuselage du tout premier avion électrique à passagers, « Alice », conçu par la start-up israélienne Eviation Aircraft, une performance saluée au dernier salon du Bourget.
Partie importante de l’héritage naturel et culturel breton, la mer continue d’être un élément incontournable du développement économique, social et culturel de la Bretagne. Une mer bleu turquoise.
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