Confrontée à la persistance des restrictions sanitaires en Chine et à la guerre en Ukraine, l’économie mondiale a nettement ralenti en 2022. Malgré tout, selon le bilan économique régional de l’INSEE, l’économie bretonne tire son épingle du jeu avec une activité dynamique dans tous les secteurs clés.
Après le rebond de 2021, l’économie bretonne s’est montrée résiliente en 2022. Malgré la guerre en Ukraine, l’inflation, la persistance des difficultés d’approvisionnement et de recrutement, l’économie est dynamique en Bretagne dans les secteurs clés.
Le chiffre d’affaires des entreprises augmente au-delà des prévisions, même si l’incertitude de l’environnement économique pèse sur les investissements.
Mesurée par le nombre d’heures rémunérées par les employeurs à leurs salariés, l’activité en Bretagne est pour chaque mois de l’année 2022 supérieure d’au moins 3 % à celle du même mois de 2019.
Cette hausse de l’activité mensuelle dans la région est également systématiquement plus forte que celle observée au niveau national. Tous les grands secteurs de l’économie bretonne participent à ce dynamisme, mais à des degrés divers.
L’industrie, la construction, l’hébergement-restauration et les services principalement non marchands contribuent favorablement, mais la contribution majeure est le fait des autres services principalement marchands.
Selon le bilan économique régional de l’INSEE, fin décembre 2022, la Bretagne comptait près de 1 310 000 emplois salariés, soit 20 300 de plus que fin 2021.
Après la forte augmentation de l’emploi observée en 2021 (+3,7 %), la hausse de l’emploi salarié est plus faible en 2022 (+1,6 %) mais elle reste supérieure à celle observée à l’échelon national (+1,3 %), portée par les services aux entreprises et aux ménages.
Fin 2022, l’emploi breton se situe donc nettement au-dessus de son niveau d’avant-crise de fin 2019 (+5,8 % soit +71 600 emplois), alors que sur l’ensemble du territoire, l’augmentation est moins marquée (+4,5 %).
Dans le détail, le secteur tertiaire marchand, composé du commerce et des autres services, regroupe 584 400 salariés fin 2022, soit 44,6 % de l’ensemble des salariés bretons. 13 000 emplois nets se sont créés dans ce secteur en Bretagne, principalement dans les services aux entreprises et aux ménages. Entre fin 2019 et fin 2022, l’emploi tertiaire marchand augmente de 8,1 % (+44 000 emplois), soit plus qu’à l’échelle nationale (+6,5 %).
Dans l’industrie, la croissance des emplois est modérée (+1 600 emplois soit +0,9 % en 2022) en lien avec une baisse des effectifs hors intérim dans l’agroalimentaire. Toutefois, l’emploi dans l’industrie dépasse son niveau de fin 2019 de 3,9 % (+1,6 % en France). 183 300 salariés travaillent dans l’industrie en Bretagne, soit 14,0 % de l’ensemble des emplois salariés de la région, une part un peu plus élevée qu’au niveau France (12,0 %).
Le secteur de la construction rassemble de son côté dans la région 82 300 salariés fin 2022. L’emploi s’y situe nettement au-dessus de son niveau de fin 2019 mais est au ralenti en 2022.
Enfin, l’emploi poursuit sa progression en 2022 dans le tertiaire non marchand (432 100 salariés), tout comme dans l’agriculture (27 000 salariés).
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Enfin, après une année 2021 de forte reprise (+12,0 %), l’emploi intérimaire a peu progressé. En fin d’année 2022, on dénombre 47 200 emplois intérimaires, soit 400 de plus qu’un an auparavant (+0,9 %). Cet effectif atteint toutefois un niveau historique.
En baisse au premier semestre, l’emploi intérimaire a rebondi dans la deuxième moitié de l’année. Au niveau national, l’intérim est en repli de 1,2 % en un an.
En Bretagne, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) se maintient tout au long de l’année 2022 autour de 5,8 % de la population active, taux le plus bas des régions françaises avec celui des Pays de la Loire (7,2 % au niveau national).
Le nombre d’inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) diminue de 3,8 % en un an. Il s’établit à 242 540 personnes au 4e trimestre 2022, soit 9 500 personnes de moins qu’au 4e trimestre 2021. La baisse est prononcée (-7,7 %) parmi les demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A), alors que l’effectif de demandeurs d’emploi ayant une activité partielle (catégories B et C) reste quasi stable (+0,2 %).
Le recul de la demande d’emploi profite à toutes les catégories d’âge et aussi bien aux femmes qu’aux hommes. En repli conséquent sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée atteint son plus bas niveau depuis début 2015 (109 000). Fin 2022, 44,9 % des demandeurs d’emploi sont ainsi inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi.
Les entrées dans les dispositifs d’accompagnement des jeunes vers le travail poursuivent leur progression en 2022. Il en est de même pour les contrats en alternance avec une hausse de 13,3 % des contrats d’apprentissage.
L’année 2022 marque un nouveau record avec 39 100 créations d’entreprises en Bretagne. Toutefois, le rythme ralentit fortement (+2,4 % après +24,0 % en 2021). Les créations de sociétés connaissent la plus forte augmentation (+5,1 %).
Les immatriculations de micro-entrepreneurs restent majoritaires et progressent toujours. La situation varie selon le secteur d’activité avec une forte hausse des créations dans l’industrie et, au contraire, une baisse dans le commerce et les transports.
Les défaillances d’entreprises augmentent fortement en un an (+59,4 %), une hausse entamée à l’automne 2021 suite à l’arrêt progressif des mesures de soutien aux entreprises, mises en place pour limiter les conséquences des restrictions sanitaires. Elles restent cependant à un niveau inférieur à celui constaté avant la crise liée au Covid-19.
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Le chiffre d’affaires des entreprises augmente dans tous les grands secteurs d’activité, au-delà des prévisions émises par la Banque de France.
Ces progressions résultent notamment d’un effet prix, en répercussion de l’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie.
Dans un environnement économique incertain, les investissements dans l’industrie ont toutefois bien moins progressé que ce qui était anticipé, en raison d’une part, d’un allongement des délais de livraison, et d’autre part, d’une dégradation des niveaux de rentabilité pour une part non négligeable d’entreprises.
Il en est de même dans la construction avec une hausse de l’investissement très modérée, plus forte toutefois dans les travaux publics que dans le bâtiment. Un léger repli de l’investissement est par ailleurs observé dans les services marchands.
Le contexte international pèse sur le solde commercial de la région. Pourtant, avec 12,9 milliards d’euros dont 4,8 pour les seuls produits des industries agroalimentaires, les exportations restent très dynamiques, dépassant de 8,4 % leur valeur de 2019. Mais les importations totalisent 16,1 milliards d’euros, un niveau jamais atteint auparavant, qui s’explique largement par le contexte de crise énergétique, aggravé par la dépréciation de l’euro face au dollar.
Dans ce contexte inflationniste, les importations de biens manufacturés progressent dans la plupart des secteurs, tout particulièrement dans les domaines de la chimie, des produits pharmaceutiques et des produits destinés à l’alimentation animale.
L’année 2022 est marquée par les conséquences du conflit russo-ukrainien déclenché en février, avec des échanges extérieurs bouleversés et une inflation galopante. Les prix des céréales sont en forte augmentation et l’envol du coût des intrants (aliments pour animaux, énergie et engrais) se renforce.
Dans un contexte également marqué par une réduction des cheptels et une demande soutenue, les prix à la production de l’ensemble des produits animaux accélèrent fortement en 2022, sauf pour le lait bio et les œufs bio de consommation.
Dans la région, les mises en chantier se stabilisent à un niveau soutenu par rapport à l’avant-crise (+26,1 %), tandis qu’elles sont en recul dans l’ensemble du pays (-4,2 %).
En revanche, après le fort rebond observé en 2021 au sortir de la crise sanitaire, les autorisations de construction de logements sont en baisse de 11,4 % en 2022. Toutefois, elles restent plus élevées qu’en 2019, avec une hausse (+19,9 %) plus marquée qu’en France (+7,1 %) sur cette période.
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Les ventes de logements neufs par les promoteurs fléchissent de 18,4 % en 2022, après avoir rebondi de 21,0 % en 2021. La hausse des prix des appartements neufs se poursuit, atteignant 8,0 % sur un an et 19,5 % depuis 2019.
En 2022, l’activité touristique retrouve des couleurs. Le nombre de nuitées effectuées dans les hôtels (7,9 millions) s’est sensiblement rapproché du niveau de 2019. Encore nettement déficitaire sur les quatre premiers mois de l’année 2022, le nombre de nuitées enregistrées en Bretagne dépasse celui d’avant la crise sanitaire durant le mois de mai et en pleine saison estivale (juillet et août). C’est aussi le cas au niveau national.
Avec 13,6 millions de nuitées, la fréquentation dans les campings a fortement augmenté pour dépasser de plus de 12 % le niveau observé en 2019. Le nombre de nuitées dans les autres hébergements collectifs touristiques progresse également, dépassant de près de 6 % le niveau atteint en 2019.
Après une forte baisse durant les années 2020 et 2021, la clientèle résidant à l’étranger est de retour en 2022, sans toutefois retrouver son niveau d’avant la crise.
Le trafic aérien, quant à lui, poursuit son redressement en 2022, après deux années marquées par la crise sanitaire. Le nombre de passagers enregistrés dans les aéroports de Bretagne progresse de 37,8 % par rapport à 2021, mais la fréquentation reste moindre qu’en 2019.
Concernant les constructeurs automobiles, le contexte reste difficile du fait de problèmes persistants d’approvisionnement à l’échelle mondiale. Les immatriculations de véhicules neufs amorcent une nouvelle baisse après s’être stabilisées en 2021. Elles reculent de 11,1 % en 2022 et de 27,1 % par rapport à leur niveau d’avant-crise. La transformation du parc automobile se poursuit : en 2022, les voitures à motorisations alternatives représentent le quart des ventes de voitures neuves, comparé à 3 % en 2019.
Enfin, avec 15,7 milliards de tonnes-kilomètres en 2022, le transport routier de marchandises poursuit son repli entamé au début de la crise sanitaire. Il est en baisse de 3,9 % en un an et de 14,4 % en trois ans.
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