En dépit d’une sonorisation un peu défaillante, privant durant quelques minutes de micro le nouveau président Antoine Wassner, les 500 invités de la Chambre de commerce et d’industrie ont assisté, jeudi au théâtre du Puy, à la 19e édition des Trophées de l’économie altiligérienne, orchestrée par Stéphane Longin directeur de RCF Haute-Loire, devant un parterre d’élus.
Cinq entreprises étaient retenues pour leur réussite en matière de développement durable, d’innovation, de leur percée à l’international, de leur rôle dans l’économie de proximité. Un nouveau « prix des équipes », ou « coup de cœur » était décerné par les conseillers de la CCI.
C’est sur la base des propositions de ces mêmes conseillers qui suivent toute l’année les entreprises, qu’un collège de partenaires devait se réunir pour désigner les lauréats. Antoine Wasner tenait à rappeler « le rôle majeur de la CCI comme acteur de l’économie, le renforcement de ses partenariats, notamment avec l’État, pour accompagner les entreprises dans leur transformation numérique et écologique, son rôle dans le domaine de la formation avec la création du campus de la CCI ».
Le président profitait de la cérémonie pour lancer un appel aux élus : « Nous avons besoin de zones économiques, il faut absolument les agrandir. On doit aussi veiller à une dynamique pour nos commerçants. Une nouvelle génération croit au commerce de centre-ville ».
La plasturgie, secteur phare en Haute-Loire et qui a besoin de se réinventer, était aussi à l’honneur au travers de la société 3P Profil des Villettes, spécialiste dans l’extrusion des tubes, mandrins, profilés plastiques. Les trophées étaient réalisés à partir de matériaux recyclés.

Les prix décernés

Développement durable et démarche RSE

Le restaurant l’Ermitage à Espaly, représenté par Béatrice et Laurent Gambart. L’établissement, c’est du « fait maison », des circuits courts, un Bib gourmand cette année, un titre de « Maître restaurateur », récemment le label « Écotable ». L’Ermitage travaille avec le groupe Vacher pour les déchets, en vue de faire du compost.L’Ermitage un label « Écotable ».

Innovation et développement industriel

Siel à Lempdes-sur-Allagnon, fabricant d’enseignes signalétiques et thermolaquage représentée par Deborah Jost, sa PDG.

Siel, le spécialiste des enseignes du Brivadois.

Prix local/économie de proximité

So France is co, magasin et créateur de vêtements au Puy, représenté par Sébastien Olivier. L’atelier propose prêt-à-porter, réajustement de vêtements, jean sur mesure. La marque fabrique un vêtement écoresponsable, résistant, durable. L’atelier souhaite désormais dépasser le cadre local. So France is co
 

Prix des équipes

La Ferme du bien-être, hôtel-restaurant à Saint-Julien-Chapteuil représentée par Quentin Allirand et Clélia Aziez. Son ADN repose sur la convivialité, une cuisine au feu de bois, une boutique, un espace bien-être avec jacuzzi, sauna et salle de massage.Nouvelle distinction pour La Ferme du bien-être.

Une reconnaissance du Gault et Millau est venue récemment récompenser le travail du jeune couple.

Croissance et… « signaux faibles »

Si des entreprises se démarquent, les « Trophées » en montrent un échantillon, mais comment se porte le tissu industriel et commercial en Haute-Loire ? Cyrille Schneider, délégué départemental des experts-comptables apporte des éléments de réponse. Les entreprises altiligériennes affichent une croissance de 4,9 % sur le premier trimestre contre 3,4 % sur le plan régional. La croissance est de 8,9 % au second trimestre contre 4,5 % pour la région.
Industrie, bâtiment, société d’intérim, hôtellerie-restauration portent cette croissance. En revanche, l’immobilier, le commerce de détail et de proximité tirent la croissance vers le bas.
Au premier semestre, la Haute-Loire frôlait le plein-emploi avec un taux de chômage un peu au-dessus de 5 % (on parle de plein-emploi à 4,5 %). 87 % des entrepreneurs rencontrent des difficultés de recrutement. « Il va falloir chercher de la productivité, de l’automatisation », analyse Cyrille Schneider. Des « signaux faibles » apparaissent en revanche du côté du tribunal de commerce. La création d’entreprises a baissé de 9 % en France sur le premier semestre et de 13 % en Haute-Loire. On constate 39 % d’ouverture de procédures collectives en plus dans le pays et une augmentation de 114 % dans le département. « L’argent facile du quoi qu’il en coûte c’est terminé », rappelle l’expert-comptable.
Avec une inflation à 6 %, des taux d’intérêt à 5 %, des carnets de commandes dans le bâtiment divisés par deux par rapport à l’an dernier, Cyrille Schneider invite les entreprises à surveiller leur trésorerie, impacter sans attendre les hausses de coûts matière. Surtout à ne pas hésiter d’aller chercher des subventions à la Région et au Département pour tel ou tel projet.

Philippe Suc

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