« L’avenir de la formation professionnelle et de l’apprentissage est en danger. Et, par ricochet, un grand nombre de professions artisanales sont clairement menacées de disparaître ». Les mots de Joël Fourny sont forts. Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) dans les Pays de la Loire, mais aussi au niveau national, il relaie l’inquiétude qui plane. Pourtant, les indicateurs chiffrés du CMA de la région en 2023 ne semblent pas mauvais : 92 400 établissements liés à l’artisanat ont été comptabilisés, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2022. Et 15 000 apprentis travaillent au sein d’une entreprise artisanale, soit une augmentation de 11 % en un an. Néanmoins, l’inquiétude est là. Elle porte sur les économies de 540 millions d’euros souhaitées par le gouvernement sur le dos de l’apprentissage. « Cela représente 5 % du financement de l’apprentissage au niveau national. Une quinzaine de CAP sont directement menacés », précise Joël Fourny. « C’est inacceptable, car cela engendrerait à l’avenir une société sans boucher, coiffeur, ou encore boulanger. J’ai alerté le gouvernement sur cette situation et notamment la Ministre déléguée Carole Grandjean, chargée de l’enseignement et de la formation professionnels ».
Lutter face aux difficultés de recrutement
Ces économies viendraient directement détériorer des filières, qui pour certaines sont déjà en tension et en manque d’effectifs. Par exemple, le secteur de la restauration est en difficulté, notamment en Mayenne et en Loire-Atlantique. Les filières de la charcuterie et de la boulangerie sont également en manque d’attractivité, notamment en Vendée, Maine-et-Loire et Sarthe. « Ces économies sont d’autant plus incompréhensibles quand on sait que le besoin de main-d’œuvre est important, qu’il y a un enjeu de reprise des entreprises, et que le président de la République vise l’objectif d’un million d’apprentis en France », poursuit Joël Fourny. « Nous devons nous remettre autour de la table pour revoir ces méthodes de financement, et sortir d’une logique arithmétique afin que les coûts-contrats, versés aux CFA, s’adaptent aux besoins du terrain », martèle-t-il. Face au manque de candidats déjà ressenti, la CMA agit de son côté pour valoriser ces métiers en tension, au travers de salons pour l’emploi et autres événements. « Ces métiers sont pour beaucoup victimes d’a priori. Il ne s’agit plus de travailler sans compter ces heures. Un artisan boulanger peut très bien faire un taux horaire respectable », souligne Frédéric Brangeon, président de la CMA de Loire-Atlantique et lui-même artisan boulanger.
Un manque d’investissement des entreprises
Au-delà de ces menaces budgétaires sur l’apprentissage, la conjoncture économique et l’inflation actuelle pèsent sur les entreprises. Dans la région, 78 % des entreprises artisanales n’ont pas réalisé d’investissement ce premier semestre 2023, relève la CMA régionale. « La situation est moins détériorée en Pays de la Loire qu’ailleurs en France, du fait d’une économie positive. Néanmoins cela reste un signe important à prendre en considération », remarque Joël Fourny. Ce dernier plaide pour des actions d’aide à l’investissement. « Cela doit être centré notamment sur les besoins sensés, comme des équipements moins énergivores pour des artisans boulangers ou des garages. »
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