L’initiative
Dans la campagne de la commune, au bout d’une impasse caillouteuse, la ferme de Morgan Lescoët est encore vierge de numéro. C’est ici que la jeune femme de 36 ans a décidé de s’installer, seule, en tant qu’éleveuse de races un poil originales depuis le 14 juillet.
En réalité, l’agriculture a toujours intéressé Morgan Lescoët. Elle s’occupe depuis longtemps de chevaux, par passion, mais a fait ses gammes dans un tout autre domaine. « Après mes études, je suis devenu professeur d’anglais et traductrice en sciences humaines », narre l’ancienne élève de Sciences Po.
« En étant agriculteur, on peut avoir un impact »
Un chemin détourné à la trentaine qui l’a poussé à se tourner vers le monde agricole. Ses convictions écologiques, elles aussi, ont sûrement joué un rôle. « En étant agriculteur, on peut avoir un impact, façonner le paysage durablement. Ça vaut mieux qu’avoir des actions politiques », tranche-t-elle.
Si son projet a été porté trois années durant par la Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne (CIAP), il y a une bonne raison. « Ça m’a permis de me tester car c’est un projet hors-norme. J’élève des races qui ont été abandonnées par l’agro-industrie, très rustiques », précise la trentenaire.
Ses moutons ? Des landes de Bretagne et des shetlands. Ses chèvres ? Des Pyrénéennes et celles des fossés. Des espèces rares et locales qui se comptent en milliers pour certaines. Aujourd’hui, son cheptel se compose de 80 brebis et d’une vingtaine de chèvres sur pas plus de 20 hectares de terres. « Quand on n’est pas originaire du milieu, c’est difficile d’y avoir accès », ajoute l’éleveuse.
Pourtant, ce n’est pas un problème pour son troupeau : « Nous sommes itinérants, c’est de l’éco-pâturage. » Ses bêtes sont dispersées dans des vignobles, espaces naturels sensibles ou autres propriétés privées. Toujours en plein air. « C’est du 100 % herbe. Cela permet de produire de la viande sans utiliser de surfaces agricoles. »
Si certains qualifient le projet de rétrograde, l’agricultrice se défend : « Ce sont des solutions d’avenir qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique. Et même si l’élevage de ces races est contraignant sur le plan généalogique, on sauvegarde des espèces locales. »
Un modèle basé sur l’éco-pâturage et la vente directe
Actuellement, elle tire la moitié de ses revenus de l’éco-pâturage et l’autre moitié de l’agriculture (vente directe) mais elle voudrait que cette dernière source économique soit majoritaire. « Pour être sécurisée, il me faudrait entre 30 et 40 hectares de terres. » En effet, les aléas climatiques peuvent se révéler problématiques.
Autour de sa ferme, Morgan Lescoët possède sept hectares de champs, ceux avec lesquels tout a commencé il y a trois ans. « Aujourd’hui, ils servent de tampons entre deux chantiers. » Ce jour-là, une vingtaine de caprins et quelques Landes de Bretagne sont en transition.
En tout cas, Ness, son berger beauceron de six ans, a de quoi gambader. « Il adore travailler », sourit-elle, alors qu’il s’élance chercher une chèvre qui s’était échappée. À terme, elle aimerait bien pouvoir faire des transhumances (migrations périodiques du bétail) à pied, avec Ness. Un retour aux valeurs d’antan.
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