« Ça aurait pu être pire » : en Centre-Val de Loire, la « Cosmetic Valley » face aux nouveaux droits de douane américains

La signature par Donald Trump, président des Etats-Unis, d’un décret généralisant des droits de douane de 20 pour cent sur les produits importés de l’Union européenne, secoue l’économie mondiale.

Une offensive commerciale qui secoue le monde : le président américain Donald Trump a signé un décret généralisant des droits de douane, à hauteur de 20 pour cent pour les produits de l’Union européenne. Quelles conséquences pour l’économie française, et pour les secteurs qui exportent largement vers les Etats-Unis ? « Un secteur comme le nôtre, le secteur cosmétique, est fortement exportateur. Plus de 22 milliards d’euros l’an dernier, on est le deuxième contributeur à la balance commerciale française. Evidemment, on regarde ce qui se passe à l’export, et évidemment, on s’inquiète des crises : le Covid, l’inflation, l’énergie et maintenant ce resserrement des pays » répond Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley, dont les entreprises sont largement implantées entre Chartres et Orléans. « Le marché américain, pour nous, c’est la deuxième destination export, la première étant l’Europe. Douze pour cent de notre export va vers les Etats-Unis, c’est significatif et c’est de nature à nous inquiéter.« 

« C’est un marché majeur, on doit être présent aux Etats-Unis »

Si l’inquiétude est réelle, Christophe Masson n’est cependant pas surpris. Depuis trois mois et le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, des décisions de ce type étaient redoutées. « On pouvait s’attendre à des mesures de douane et on les avait d’ailleurs un peu travaillées depuis le début de l’année. Je ne sais pas si on peut s’y préparer mais on a sensibilisé les PME, on les accompagne au quotidien » poursuit le directeur général de la Cosmetic Valley. Si l’économie mondiale a un peu marqué le pas l’année dernière, notamment du côté de la Chine, le marché américain est resté fort. Et la Cosmetic Valley ne peut pas s’en retirer. « C’est un marché majeur, on doit être présent aux Etats-Unis. Mais on regarde d’autres destinations : le Golfe, l’Asie du Sud-Est, le made in France y est une référence. On accompagne déjà nos entreprises vers ces marchés mais on va amplifier. »

Des motifs d’optimisme et la conviction que « ça aurait pu être pire »

La cosmétique compte sur cet atout du produit fabriqué en France, à valeur ajoutée. Des produits considérés comme « premiums » sur la scène internationale, explique Christophe Masson, et de nature donc, à « atténuer l’effet des taxes douanières » car l’augmentation des prix ne freinera pas forcément l’acheteur. « Le mot positif n’est pas adapté aujourd’hui, car la guerre commerciale, ce n’est pas bon pour notre secteur très internationalisé mais on a des éléments rassurants et on se dit que ça aurait pu être pire » assure Christophe Masson, qui veut voir des motifs d’optimisme dans ces « mauvaises nouvelles. » Le secteur cosmétique français est d’une part rassuré de ne pas avoir été ciblé spécifiquement par des droits de douane très élevés. Rassuré, aussi, de voir ses principaux concurrents, la Corée du Sud, la Chine, tout autant taxés. « On ne s’en réjouit pas, mais c’est un constat » observe Christophe Masson. « Le pire qui aurait pu nous arriver, c’est que l’administration Trump cible ces produits comme emblématiques et nous affecte des taxes spécifiques. L’approche qui est proposée est finalement globale. On se trompe peut-être, mais on peut espérer que ça puisse jouer sur des taux de change, sur la valeur du dollar par rapport à l’euro.« 

Le principal élément d’inquiétude, pour la Cosmetic Valley, concerne les petites et moyennes entreprises, nombreuses dans ce secteur, et qui subiront davantage les taxes douanières que les multinationales qui disposent de sites directement aux Etats-Unis. Depuis le début de l’année, le domaine de la cosmétique française demande surtout à l’Union européenne de ne pas prendre de mesures de rétorsion ciblées, pour répondre aux décisions américaines. « Il y a des discussions en cours à Bruxelles. On parle de rétorsion sur le maquillage et les huiles essentielles notamment, ce qui serait selon nous une erreur puisqu’on importe très peu de ces produits. Economiquement et stratégiquement, c’est une mauvaise idée » conclut Christophe Masson.

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